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Flagey Piano Days

une conversation avec Angela Hewitt | Flagey Piano Days 2025

La pianiste Angela Hewitt interprétera trois concertos pour piano de Mozart, tous complètement différents, avec le Brussels Philharmonic lors des Flagey Piano Days 2025.

Vous vous produisez à Flagey pour la première fois avec le Brussels Philharmonic et Kazushi Ono. Qu'attendez-vous de cet orchestre et de Flagey ?

En février 2013, j'ai répété à Flagey avec le Brussels Philharmonic en vue de deux concerts que nous avons ensuite donnés à Hasselt et au Concertgebouw d'Amsterdam. J’ai donc déjà eu la chance de jouer au Studio 4 et en garde de bons souvenirs. J'ai hâte de travailler avec Kazushi Ono et aie toute confiance en l’orchestre.

Quel effet cela fait-il d'interpréter les concertos pour piano de Mozart sur scène ?

Entre 2024 et 2026, je jouerai l'intégralité des concertos pour piano de Mozart dans le monde entier, avec différents orchestres, dans le cadre de mon Odyssée Mozart. À l'exception de quatre concertos pour piano, j'ai déjà joué tous les autres. Ils font partie de mes pièces préférées. Ils sont tellement opératiques et brillamment conçus. Les perfectionner a été une grande partie du travail de ma vie.

Jouer devant un public est important pour moi. Pendant la pandémie, j'ai donné de nombreux concerts qui étaient filmés, sans public dans la salle, et je m'y suis habituée, mais ce n'est pas du tout la même chose. J'aime interagir avec mon public de toutes sortes de façons : les conférences d'avant-concert, le concert lui-même, puis la rencontre avec le public après le concert et la signature des CD et des programmes.

Lors des Flagey Piano Days 2025, vous jouerez les concertos pour piano n° 15, 21 et 24 avec le Brussels Philharmonic. Pouvez-vous nous parler de concertos ?

Ce sont toutes des œuvres musicales très différentes : le n° 24 est bien sûr le grand concerto tragique en do mineur ; le n° 21 ne pourrait être plus différent - ensoleillé et d'une beauté rayonnante. Le n° 15 est un morceau délicat, plein de bravoure pour le soliste et l'orchestre, avec un final "de chasse".

Pendant la pandémie, et déjà bien avant, vous avez beaucoup travaillé les sonates de Mozart. Selon vous, cette expérience a-t-elle enrichi votre approche de ses concertos pour piano ?

J'ai joué du Mozart toute ma vie. J'ai joué mon premier concerto à 12 ans et ma première sonate à 9 ans. Il a toujours été un ami fidèle. Bien sûr, les deux s’enrichissent mutuellement: connaître toutes les sonates aide à apprécier les concertos, et vice versa. Il est intéressant de déjà trouver dans ses premières sonates les prémices de ce qui allait advenir. comment les germes de ce qui allait arriver sont déjà présents dans ses premières sonates. Dans les deux cas, il faut être un excellent chanteur et acteur.

Vous êtes également connue pour votre expertise musicale de Jean-Sébastien Bach. Est-ce que vous approchez et travaillez la musique de Mozart de la même manière que celle de Bach ?

Les deux requièrent beaucoup de soin, de discipline et d'attention au phrasé, à l'articulation, une utilisation très limitée de la pédale de sustain, une oreille pour l'harmonie, une belle sonorité et des touches différentes. Etudier Bach est une excellente préparation pour aborder Mozart correctement. Si vous pouvez bien jouer Bach, vous êtes sur la bonne voie pour jouer Mozart.

Comment votre interprétation de la musique de Mozart a-t-elle évolué au fil du temps ?

Elle n'a pas changé de façon spectaculaire, mais elle s'est bien sûr approfondie. Ma technique s'est développée et ma palette de couleurs sonores s'est élargie. Tout s'améliore avec la pratique ! Et j'apprécie encore plus que jamais le côté dramatique de sa musique.

Le type de répertoire influence-t-il votre choix d'instrument ?

Souvent, je n'ai pas le choix de l'instrument dans une salle. Il n'y a qu'un seul instrument. J'espère donc qu'il est réactif et a un son "noble", mais est aussi capable d'une grande brillance et d'une grande clarté, et qu'il résonne généreusement. Il doit pouvoir réaliser tout ce que mon cerveau imagine !

Propos recueillis par Hanna Karalic